Les Fourberies de Scapin

Comédie en trois actes de Molière

Résumé

Rien ne va plus à Naples ! En l’absence de leurs pères respectifs, Octave s’est marié en secret avec Hyacinthe, une jeune fille pauvre au passé mystérieux et Léandre est tombé amoureux de Zerbinette, une Égyptienne. Mais voici que les pères, Argante et Géronte, rentrent de voyage avec des projets de mariage pour leurs enfants. Scapin, qui se vante d’être un artiste de la manigance, s’engage à tout arranger… et les voilà tous pris dans l’engrenage du mensonge et du quiproquo…

Coups de bâton, avalanche de stratagèmes et autres fourberies rythment cette pièce de Molière qui a fini par s’imposer comme une oeuvre incontournable du dramaturge. Pour son avant-dernière pièce, Molière imagine une nouvelle fois une histoire de folie, une course effrénée et libre, machine parfaitement lancée qui ne s’arrête qu’une fois les personnages repus, exsangues, emportés par la fièvre de la scène.

Les Fouberies de Scapin par la Compagnie Lazara

Dans sa mise en scène des “Fouberies de Scapin”, Paule Goltier a avant tout exhalté plusieurs aspects de la pièce de Molière: D’abord la vivacité et l’énergie prodigieuses de cette pièce dont on croirait qu’elle est une oeuvre de jeunesse alors qu’elle fut écrite deux ans avant la mort de Molière. Ensuite la violence, la brutalité et le caractère explosif qui ressemble à s’y méprendre à un Scaramouche. Paule Goltier a su insuffler la fantaisie des plus grandes pièces du répertoire classique ainsi que la fantaisie et la gaieté des farces italiennes dont Molière s’est inspiré. 

Mettant en valeur les tempéraments et les physiques, les couleurs et les voix, c’est un divertissement inédit qui fait voyager les spectateurs au milieu d’une scénographie à mi chemin entre le folklore de la comedia dell’arte et les décors des grands films de capes et d’épée. La comédie s’emballe pour livrer une folie des plus jouissive, des plus chorégraphiée permettant de mettre en avant toutes les fantaisies possibles et imaginables. « Les fourberies de Scapin » jouissent d’un succès intemporel. C’est un chef d’oeuvre apprécié de tous dont la Compagnie Lazara s’est emparé, enlevé et électrisé par la fantaisie de Paule Goltier et de ses acteurs.

Un Fil à la Patte

Vaudeville en trois actes de Georges Feydeau

Résumé

1926. Lucette Gauthier, grande vedette de cabaret, pense filer le parfait amour avec Fernand de Bois d’Enghien, son amant. Mais ce dernier est dans l’embarras…

Il cherche à se débarrasser de sa maîtresse pour épouser une riche héritière. Mais la Baronne Constance Duverger engage Lucette Gauthier pour chanter le soir de la signature du contrat de mariage de sa fille… avec Bois d’Enghien lui-même !

L’amant ménage Lucette et déjoue la cascade d’événements et de quiproquos qui pourraient dévoiler son projet. Une galerie de personnages hauts en couleur complète le tableau : Bouzin, minable clerc de notaire et compositeur raté ; Irrigua, général plein de fougue, amoureux de Lucette, prêt à tout pour conquérir la belle ; Viviane, la future mariée qui trouve son fiancé trop sage et rêve d’un séducteur expérimenté, le tout accompagné de quelques valets – autant de rouages indispensables au vaudeville.

Un Fil à la Patte par la Compagnie Lazara

Ce spectacle est mené tambour battant par Jean Goltier, metteur en scène, décorateur, costumier et interprète du rôle de Bouzin. Il a su insuffler la fantaisie des plus grandes pièces du vaudeville et la frivolité des comédies musicales des années folles. Mettant en valeur les tempéraments et les physiques, les couleurs et les voix, c’est un divertissement inédit qui fait vibrer les spectateurs au son des mélodies les plus entrainantes du début du siècle.

La scénographie permet aux onze acteurs d’évoluer dans un espace épuré, libre, où la folie la plus travaillée, la plus chorégraphiée leur permet de mettre en avant toutes les fantaisies possibles et imaginables.

« Un fil à la patte » jouit d’un succès intemporel : c’est un cocktail apprécié de tous qui revient sur le devant de la scène, mais modernisé, enlevé et électrisé par la fantaisie de Jean Goltier et de ses acteurs.

Feu la Mère de Madame

Vaudeville en un acte de Georges Feydeau

Résumé

L’intrigue commence dans la chambre à coucher d’Yvonne, à quatre heures du matin. Le mari d’Yvonne, Lucien, déguisé en Louis XIV, revient du bal des Quatz’arts où la soirée a été bien arrosée. Comme il a oublié sa clé, il lui faut sonner, réveiller sa femme en sursaut. Aussi, avant de pouvoir se coucher, malgré ses efforts de discrétion contrariés par de multiples maladresses, doit-il affronter ses fureurs. Elle lui reproche de n’être qu’un barbouilleur puisqu’il ne vend aucune toile.

Lui, se déclare heureux du bal où les modèles nus étaient à l’honneur. L’une d’entre elles, qui, dans le spectacle, jouait Amphitrite, l’a émerveillé. Yvonne ignore qui est Amphitrite, qu’elle confond avec une maladie intestinale, mais ce modèle nu ne lui dit rien de bon. Sa jalousie tourne à la crise de nerfs lorsque Lucien, excédé, lui dit qu’elle a « les seins en porte-manteau ». Yvonne, vexée, fait participer Annette, la bonne, à la discussion. Mais on sonne, c’est Joseph, le nouveau valet de chambre de la mère de Madame. Il apporte une triste nouvelle : elle est morte…

Feu la Mère de Madame par la Compagnie Lazara

Chacun connaît cette petite merveille de Feydeau qui fait partie de ses dernières pièces. L’auteur met beaucoup de lui-même dans cette scène de ménage homérique.

Feydeau est plus féroce et comique que jamais. La machine matrimoniale est lancée à grande vitesse en emportant tout sur son passage.

Le couple petit­-bourgeois est bousculé, entrainé dans une spirale infernale qui fait voler en éclats toute velléité de bon goût et de bienséance. L’étroitesse, l’inculture des bourgeois des années folles, leurs calculs mesquins se transforment en gags sublimes et dérisoires, en effets de miroir actant définitivement le large désastre conjugal dans lequel ils se sont jetés.

Toute l’histoire de Feu la mère de Madame tient déjà dans le titre, comme si son auteur avait malignement essayé de nous gâcher la surprise. C’est donc que l’enjeu est ailleurs. Pas dans la fiction, non, mais dans la virtuosité de son déploiement. En somme, la fiction est un prétexte pour créer du théâtre. Dans ces dernières pièces en un acte, Feydeau devient, Incontestablement, le maître absolu de l’entomologie conjugale.

La musique de Jacques Offenbach vient apporter son lot de légèreté et les numéros vocaux chorégraphiés entraînent le spectateur dans une douce folie, un plaisir étourdissant à mi-chemin entre le vaudeville et l’opéra-bouffe.